RDC – Géopolitique : Goma au cœur des rivalités, les Congolais appelés à se regarder en face

RDC – Géopolitique : Goma au cœur des rivalités, les Congolais appelés à se regarder en face

Kinshasa – Alors que les débats se multiplient autour de la réouverture de l’aéroport de Goma, plusieurs voix s’élèvent en RDC pour dénoncer une diplomatie régionale chaotique, où les intérêts étrangers prennent souvent le pas sur la souveraineté congolaise.

Tout a commencé par l’annonce du président français Emmanuel Macron, évoquant une possible réouverture de l’aéroport de Goma aux vols humanitaires. Une déclaration rapidement contredite par le Rwanda, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, rappelant que l’aéroport reste sous le contrôle de fait de l’AFC/M23. Kigali insiste : toute décision doit s’inscrire dans le cadre des pourparlers de Doha.

Cette séquence, jugée surréaliste par certains analystes, met en lumière la confusion diplomatique entourant la gestion du conflit à l’Est de la RDC :

1. La France se positionne sur la réouverture de l’aéroport de Goma ;

2. Le Rwanda y oppose son veto, comme acteur de fait sur le terrain ;

3. L’Ouganda, autrefois, avait rouvert ses postes frontaliers malgré la présence de l’AFC/M23 ;

4. Le Kenya, en août, a nommé un consul général à Goma, entérinant de facto l’autorité de l’AFC/M23 ;

5. Les États-Unis, à l’ONU, ont salué leur rôle dans la désescalade entre Kigali et Kinshasa ;

6. Washington, aujourd’hui, conditionne le retrait rwandais à la neutralisation des FDLR, et parle même de « levée des mesures défensives du Rwanda » sur sol congolais.

Pendant ce temps, le gouvernement congolais signe des accords, jubile un temps, puis s’enlise dans une cacophonie politique et diplomatique, cherchant des boucs émissaires à ses propres impasses.

Du processus de l’EAC à celui de la SADC, en passant par les tentatives avec des forces étrangères (Burundais, Sud-Africains, mercenaires, Wazalendo), la RDC a multiplié les approches sans résultat durable. Même la main tendue à Paul Kagame, ou encore les procès politiques censés renforcer l’unité nationale, n’ont fait que creuser les divisions internes.

Un constat s’impose : aucune potion magique extérieure ne résoudra les problèmes congolais. Il est temps, affirment plusieurs observateurs, que les Congolais eux-mêmes prennent en main leur destin.

 « Le vrai mal congolais, c’est notre faiblesse collective, notre incapacité à nous organiser face aux ambitions des puissances étrangères et de nos voisins », déclare un expert de la région.

La solution passe désormais par un sursaut national, loin des dépendances diplomatiques, et centré sur la reconstruction d’un État fort, légitime et souverain.

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