Belgique : afflux record de demandes d’asile congolaises malgré un taux de rejet massif

Belgique : afflux record de demandes d’asile congolaises malgré un taux de rejet massif

La Belgique enregistre une hausse spectaculaire des demandes d’asile en provenance de la République démocratique du Congo (RDC). Entre janvier et octobre 2025, 2 120 Congolais ont sollicité une protection internationale, soit déjà plus que pour l’ensemble de l’année 2024.

En quatre ans, la progression est fulgurante : 363 demandes en 2021, puis une augmentation presque doublée chaque année. La RDC s’impose désormais comme le quatrième pays d’origine des demandeurs d’asile en Belgique, derrière l’Afghanistan, la Palestine et l’Érythrée, mais devant la Turquie, la Syrie ou encore le Burundi.

Un paradoxe : beaucoup de demandes, peu de statuts accordés

Malgré cet afflux, la RDC ne figure qu’au dixième rang des pays dont les ressortissants obtiennent réellement le statut de réfugié en Belgique.

Pour l’Office des étrangers, cette situation s’explique. Son directeur général, Freddy Roosemont, estime que « la majorité des demandes congolaises reposent sur de fausses déclarations », un constat régulièrement mis en avant par les autorités belges pour justifier le taux élevé de décisions négatives.

L’opposition congolaise dénonce une lecture biaisée

Cette interprétation est vivement contestée par des voix de l’opposition congolaise. Michael Sakombi, membre du bureau politique du PPRD, accuse Bruxelles d’ignorer la réalité politique de son pays.

Il rappelle que son parti a été suspendu, que Joseph Kabila, son leader, a été condamné à mort, et que « chaque voix discordante est aujourd’hui visée » par la répression en RDC. D’autres formations proches de l’ancien président ont subi le même sort.

Sakombi cite notamment le cas de Jean-Jacques Wondo, expert belgo-congolais condamné à mort en septembre 2024 pour la tentative de coup d’État du 19 mai. Détenu durant huit mois et demi, il a été libéré le 4 février 2025.

Il évoque aussi l’arrestation de plusieurs généraux, preuve, selon lui, de la pression croissante sur les opposants.

Bruxelles reste un refuge pour les proches de l’ancien régime

Malgré le taux de rejet très élevé, la capitale belge demeure une destination de choix pour les membres de l’opposition congolaise. Une dizaine de proches de Joseph Kabila y vivent aujourd’hui, certains comme demandeurs d’asile, d’autres simplement en exil politique.

Selon Sakombi, ce paradoxe illustre une réalité : « La Belgique sait ce qui se passe au Congo, mais refuse de le prendre en compte dans les procédures d’asile. »

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