Est de la RDC : envolée des dépenses sécuritaires et zones d’ombre sur l’utilisation des fonds

Est de la RDC : envolée des dépenses sécuritaires et zones d’ombre sur l’utilisation des fonds

Entre 2021 et 2025, les dépenses exceptionnelles engagées par la République démocratique du Congo pour financer les opérations militaires contre l’AFC/M23 ont connu une hausse spectaculaire. Si ces moyens supplémentaires ont notamment permis de doubler la solde des soldats et de rémunérer des instructeurs étrangers, une partie des fonds mobilisés reste entourée d’incertitudes.

Depuis la résurgence du M23 dans l’est du pays particulièrement après la prise de Bunagana en juin 2022, dans le territoire de Rutshuru les coûts des opérations sécuritaires se sont envolés. Alors que leur exécution budgétaire tournait encore autour de 51 % en 2019, elle a bondi jusqu’à 222 % entre 2021 et juin 2025, d’après plusieurs rapports consultés par TOP CONGO VERITE. L’année 2022 marque un pic, avec un ratio record de 508 %.

Pourtant, ces dépenses massives n’ont pas permis d’inverser l’équilibre militaire sur le terrain. Les gains territoriaux restent limités, tandis que les interrogations sur la destination réelle de certains fonds persistent. Si une large part a bien servi à améliorer les soldes et les appuis logistiques, ces augmentations budgétaires coïncident également avec plusieurs affaires de détournements.

Multiples enquêtes et arrestations au sein de l’armée

En 2021, au moins huit officiers des FARDC et un agent de la police avaient déjà été interpellés pour détournement de fonds destinés aux opérations en Ituri. Plus récemment, en février, deux autres officiers ont écopé de trois ans de prison pour détournement et refus d’obéissance.

La tendance ne semble pas s’inverser : dans la nouvelle vague d’arrestations annoncée par les autorités, visant 11 généraux et 14 officiers supérieurs, plusieurs sont à leur tour soupçonnés de malversations financières.

Alerte du Sénat et demande d’audit

La question de la transparence dans la gestion des ressources militaires n’est pas nouvelle. En mai, une commission du Sénat avait déjà sonné l’alarme, dénonçant l’opacité entourant la gestion des soldes, des primes et de la ration alimentaire des troupes. Elle appelait alors à un audit complet des fonds alloués au secteur de la défense, ainsi qu’à un renforcement des mécanismes de contrôle.

TOP CONGO VERITE

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