
Nord-Kivu : le M23 présente un nouveau commandant des FDLR capturé à Masisi
Le colonel Samuel Nsabimana Mwendangabo, chef d’état-major adjoint chargé des opérations (G5) du M23, a présenté ce vendredi un nouveau commandant des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) capturé par ses troupes. L’homme, connu sous le nom de guerre « Tokyo », de son vrai nom Yoweri, originaire du Kivu à l’ouest du Rwanda, a été arrêté à Muzimu, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), lors d’une opération menée par les forces de l’Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23).
Selon les informations recueillies, « Tokyo » menait des attaques conjointes avec les Wazalendo, une milice désormais alliée aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Il travaillait en étroite coordination avec Jean-Marie Ignace Dunia du mouvement ACNDH-NYATURA, le Tigré, ainsi que plusieurs unités des FDLR, tristement célèbres pour leurs exactions dans la région. Ces groupes sont accusés d’avoir incendié un village à Kibarizo, après avoir publiquement déclaré :
« Nous ne déposerons pas les armes tant que le dernier Tutsi ne sera pas rentré au Rwanda. »
Une série de captures au sein des FDLR
Cette arrestation marque la deuxième capture majeure d’un haut gradé des FDLR par le M23, après celle du général de brigade Jean Baptiste Gakwerere et du major Gilbert Ndayambaje, ainsi que plusieurs de leurs hommes dont le sergent-major Nsabimana August, le sergent Mupenzi JMV, le caporal Sibomana Laurent, et d’autres combattants. Ces prisonniers avaient été remis officiellement aux Forces de défense rwandaises (RDF) le 1er mars 2025, au poste-frontière de la Grande Barrière, entre Goma et Rubavu (Gisenyi).
Des alliances complexes sur le terrain
Les premiers témoignages des captifs révèlent une coopération étroite entre les FDLR, les FARDC, les Wazalendo, le SAMIDRC et certains mercenaires étrangers. Parallèlement, d’autres combattants FDLR auraient été aperçus à Walikale, Lubero, Mwenga et dans d’autres zones. Toutefois, il est probable que certains éléments demeurent cachés dans les territoires récemment repris par le M23.
Une alliance controversée
Malgré les démentis officiels de Kinshasa, de nombreux observateurs estiment que les FDLR continuent de bénéficier du soutien implicite du régime du président Félix Tshisekedi, agissant comme alliés de circonstance au sein des forces gouvernementales.
Pour les victimes de ces groupes armés, la présence des FDLR sur le sol congolais demeure inacceptable et constitue une menace persistante pour la stabilité régionale.

