
Ouganda : reprise du procès de Jamil Mukulu, figure historique des ADF, une procédure qui s’annonce interminable
Dix ans après son arrestation en Tanzanie suivie de son extradition vers l’Ouganda, le procès de Jamil Mukulu, chef historique des Forces démocratiques alliées (ADF), a de nouveau été ouvert ce lundi 17 novembre devant la Division des crimes internationaux de la Haute Cour de Kampala. L’ex-leader rebelle est jugé pour terrorisme, assassinats et autres crimes graves, aux côtés d’une vingtaine de coaccusés. Les avocats des parties civiles anticipent une procédure pouvant durer plusieurs mois.
La reprise des audiences s’est déroulée dans une salle comble, placée sous forte présence sécuritaire, signe de la sensibilité du dossier. Bien que les ADF soient aujourd’hui principalement actives dans l’est de la République démocratique du Congo, les charges retenues concernent une série d’attaques commises en territoire ougandais entre la fin des années 1990 et l’année 2015, lorsque Jamil Mukulu avait été arrêté en Tanzanie.
Parmi les faits examinés figurent plusieurs attaques meurtrières, dont l’assaut contre un poste de police, mais aussi l’assassinat de responsables musulmans qui avaient marqué l’opinion à l’époque.
Pour l’ouverture de cette phase de procès, la Cour s’est penchée sur l’assassinat d’un élu local, abattu par un commando circulant à moto dans le district de Namayingo, dans l’est du pays, au début de l’année 2015. Le neveu de la victime, témoin direct de la scène, a été le premier à comparaître à la barre.
Le bureau du procureur prévoit d’appeler plus d’une cinquantaine de témoins, renforçant les craintes d’un procès long et complexe. La défense, de son côté, dénonce depuis plusieurs années la lenteur de la procédure ainsi que des « violations graves » du droit à un procès équitable. Les avocats réclament l’abandon des charges, notamment en raison de la détention provisoire prolongée de Jamil Mukulu, incarcéré depuis plus de dix ans sans jugement définitif. Toutes leurs requêtes ont toutefois été rejetées jusqu’ici.
Les audiences doivent se poursuivre tout au long de la semaine, tandis que les familles de victimes comme les défenseurs des prévenus se préparent à un bras de fer judiciaire de longue durée.
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