RDC : en Ituri, les autorités réclament la délocalisation urgente de 40 000 réfugiés sud-soudanais installés près de la frontière

RDC : en Ituri, les autorités réclament la délocalisation urgente de 40 000 réfugiés sud-soudanais installés près de la frontière

En Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, les autorités provinciales appellent à la relocalisation d’environ 40 000 réfugiés sud-soudanais établis le long de la frontière avec le Soudan du Sud. Fuyant les combats entre l’armée sud-soudanaise et les rebelles du Front du salut national (NAS), dirigé par l’ancien général Thomas Cirillo, ces populations se retrouvent aujourd’hui exposées à des risques sécuritaires persistants.

Selon les responsables administratifs du territoire d’Aru, ces camps improvisés attirent régulièrement des incursions armées menées aussi bien par des unités sud-soudanaises que par des combattants rebelles, accusés de traverser la frontière sous prétexte de traquer des insurgés cachés parmi les réfugiés. Une situation intenable, estime le chercheur Adolphe Chober Agenonga, du groupe de recherche Ebuteli, interrogé par RFI, qui rappelle que ces déplacements massifs sont directement liés à la guerre qui ravage encore certaines zones du Soudan du Sud.

Le député provincial Ezechiel Bati Muki alerte, lui, sur une montée des tensions entre Kinshasa et Juba. Il affirme que certains réfugiés continuent de faire des allers-retours en territoire sud-soudanais pour diverses activités, ce qui alimente les soupçons des autorités de Juba. « Le gouvernement sud-soudanais considère ces déplacés comme des rebelles potentiels, ce qui provoque des menaces d’attaque et entretient un climat de méfiance », explique-t-il.

Si ces incursions ont nettement diminué ces dernières années, elles demeurent un problème majeur d’intégrité territoriale, souligne le porte-parole de l’armée congolaise en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. « Cela fait plus de quatre ans que nous n’enregistrons plus d’attaques quotidiennes, mais chaque fois que l’armée sud-soudanaise ou le NAS a violé notre territoire, les FARDC ont réagi et les ont repoussés », rappelle-t-il.

Face à ce contexte instable, les autorités locales jugent indispensable de déplacer les réfugiés vers des zones plus sécurisées, éloignées de la frontière. Elles exhortent le gouvernement central à aménager de nouveaux sites capables d’accueillir ces milliers de personnes dans des conditions dignes et sûres.

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