
RDC : Polémique autour de propos assimilés à un discours de haine visant les Tutsi
Une vive controverse a éclaté sur les réseaux sociaux après la diffusion d’une vidéo dans laquelle une commentatrice connue sous le nom de Chancella Tsha tient des propos hostiles à l’encontre des Congolais d’origine tutsie, affirmant notamment que leur présence au sein de l’armée congolaise serait source de « problèmes » en République démocratique du Congo. Dans son intervention, elle suggère également que ces derniers « retourneraient d’eux-mêmes au Rwanda » s’ils continuaient à être victimes de violences.
Ces déclarations, rapidement relayées en ligne, ont suscité l’indignation de nombreuses voix dénonçant un discours de haine susceptible d’alimenter les tensions communautaires dans un contexte déjà fragile. Certains observateurs s’interrogent sur le silence de personnalités publiques proches de la commentatrice, notamment le ministre de la Communication Patrick Muyaya, interpellé sur sa responsabilité morale face à la propagation de tels propos.
Le rappel des précédents historiques
Des analystes et militants des droits humains rappellent que de tels discours ne sont pas sans conséquences. L’un d’eux cite le cas du Rwandais Léon Mugesera, qui, en 1992, avait tenu des propos incitant explicitement à la violence contre les Tutsi. Pensant échapper à toute poursuite en quittant son pays pour le Canada, il fut finalement extradé, jugé au Rwanda et condamné à la prison à perpétuité des années plus tard.
Un précédent souvent évoqué comme illustration du fait que les discours de haine, même tenus à l’étranger, peuvent rattraper leurs auteurs.
Responsabilité individuelle et cadre juridique
Les spécialistes du droit international rappellent que l’Allemagne où résiderait actuellement Chancella Tsha applique une législation stricte en matière de discours haineux, notamment en raison de son histoire marquée par le nazisme. Plusieurs auteurs de propos incitant à la haine ou à la violence y ont été poursuivis des décennies après les faits, preuve que l’impunité n’est jamais garantie.
Un enjeu majeur pour la RDC
Dans un climat régional extrêmement tendu, marqué par les conflits dans l’est du pays et les débats récurrents sur l’appartenance identitaire, les experts alertent sur le risque d’escalade. Ils appellent à un sursaut de responsabilité de la part de toutes les figures publiques afin de ne pas attiser des divisions qui ont déjà coûté des milliers de vies dans la région des Grands Lacs.
Pour beaucoup d’observateurs, l’affaire Chancella Tsha souligne une fois de plus l’urgence de lutter contre les discours dangereux, qu’ils soient proférés sur le sol congolais ou à l’étranger, et de rappeler que la justice peut s’exercer au-delà des frontières lorsque la haine menace la vie ou la dignité d’une communauté.
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