
RDC : Une appréciation risquée du franc congolais fragilise le budget 2025
La récente appréciation du franc congolais pourrait avoir des effets déstabilisateurs sur l’économie nationale et sur l’exécution du budget 2025, avertissent plusieurs économistes. Selon le professeur Godé Mpoy, spécialiste en économie, cette situation complique sérieusement les prévisions macroéconomiques du gouvernement, puisque les recettes fiscales sont calculées sur la base du taux de change.
Autrement dit, chaque baisse rapide du dollar réduit mécaniquement les montants collectés par les régies financières. Une tendance qui pourrait entraîner un ralentissement des recettes publiques, compliquer le paiement des salaires et accentuer les tensions financières dans les provinces, elles aussi dépendantes d’un taux de change désormais défavorable.
Face aux critiques, le vice-premier ministre chargé de l’Économie, André Wameso, se veut rassurant. Il assure de la « pérennité » des mesures prises et promet une véritable « revalorisation » de la monnaie nationale. Mais plusieurs analystes jugent cet optimisme excessif. Selon eux, cette politique d’« appréciation forcée » profiterait surtout à une minorité d’importateurs et de détenteurs de francs, tout en affaiblissant les exportateurs et les opérateurs économiques tournés vers le marché du dollar.
Pour beaucoup, la Banque centrale du Congo (BCC) s’engage dans un virage monétaire périlleux, privilégiant l’image d’un franc fort au détriment d’une stratégie économique durable. L’audition du gouverneur de la BCC a confirmé les craintes : derrière une stabilité de façade se profile un risque de déséquilibre budgétaire et social.
Sauf réajustement rapide et concerté entre la BCC et le ministère des Finances, la RDC pourrait payer cher cette appréciation jugée « fortuite » symptôme d’une politique monétaire où le volontarisme semble parfois confiner à l’improvisation.
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